L’indignation régnait parmi les membres du conseil. Gordon se gardait bien de rompre le silence, attendant que son compagnon parle. Alf s’éclaircit la gorge et dit : « Nous ne l’avons pas vu, mais nous avons entendu les deux alpinistes en parler ».
– « Et qu’avez-vous appris ? » le coupa sèchement le général Stachus.
– « A un moment de la journée où la plupart des alpinistes sont encore en train de descendre, ces deux-là dégustaient une bière en terrasse, ils bavardaient et riaient à propos de la journée incroyable qu’ils venaient de vivre ».
Ils se remémoraient la fois où ils avaient dû improviser un bivouac au sommet du Grépon, utilisant les cordes pour se couvrir afin d’affronter la nuit longue et froide qui les attendait et ils se demandaient alors « et si on avait eu une solution rapide pour descendre ? ». Puis, l’un d’eux s’est exclamé : « Je voudrais porter un toast à ce nouveau chapitre ! Aujourd’hui, nous avons atteint l’Aiguille Verte et on a décollé de là. Et comment ? Parce que j’avais l’UFO-Bi dans mon sac d’alpi ! Light and Fast ! C’est la clé de notre sécurité ! L’autre était hilare “Mec, j’avais vraiment de gros doutes à ce sujet jusqu’à ce que je te voie sortir ce paquet si léger et compact de ton sac, là, j’ai su que tu avais raison. En plus, le décollage avec l’UFO-Bi a été une formalité et pourtant, punaise, mon cœur battait si fort dans ma poitrine ! ».
– « Pas de descente à pieds ! Ils ont volé en tandem ?! » Stachus faillit s’étouffer.
– « Juste en profitant de la vue, oui, ils ont dit qu’ils étaient comme deux gosses », poursuivit calmement Alf.