“Personne n’aime marcher avec un gros sac” dit Martin “Absolument personne”. Nous préparions notre prochaine expédition et je ne pouvais être plus d’accord en pliant ma magnifique Soar. Tellement excité à l’idée de cette nouvelle aventure en vol-bivouac. À chaque fois, Il s’agit d’instaurer ses propres règles, de prendre ses propres décisions. Où. Quand. Comment. Part-on en autonomie totale ? Est-ce qu’on se déplace uniquement à pied et en volant ? Oh et bien sûr on peut aussi changer d’avis. C’est ce que je me suis dit en montant dans un train pour traverser une vallée compliquée qui nous barrait la route.
Passagers à pieds et à plumes s’entassaient et nous avons dû nous répartir nos affaires. J’ai gardé ma voile avec moi et tandis que des poules curieuses dévisageaient mon drôle de bagage à main, je repensais au choix de la Soar. En fait, Martin était un véritable mentor pour moi. Il m’avait dit tu as besoin d’une voile avec laquelle tu te sentes à l’aise. Il faut qu’elle soit légère et compacte. Elle doit pouvoir t’informer sur les premiers thermiques matinaux et te permettre de pousser le barreau pour passer un col. Eh bien c’était le portrait de la Soar !
Lorsque tu te retrouves en vol-bivouac avec un tel jouet, tu as le privilège de commencer la journée tôt, aux premiers rayons de soleil alors que le fond de la vallée est encore à l’ombre ; la satisfaction de trouver un super spot pour dormir après un vol épique. “Ça devrait être illégal !”, s’est exclamé mon compagnon “…C’est ce que j’appellerais un hold-up”, ai-je répondu.
Nous avons mis à profit notre expérience dans la construction de voiles légères